DIOR HAUTE COUTURE PRINTEMPS-ETE 2025 COLLECTION

par | Jan 28, 2025 | DEFILES, HAUTE-COUTURE, NEWS

La collection Dior haute couture printemps-été 2025 imaginée par Maria Grazia Chiuri apparaît comme l’occasion de réveiller des thèmes essentiels de la mémoire vestimentaire – notamment la créativité des siècles passés – et de bouleverser l’ordre du temps, pour nous reconduire dans une dimension n’appartenant ni au passé ni au futur, mais à la mode et à l’idée de transformation qui lui est associée.

 

 

 

 

Dans ce paradoxe temporel, Maria Grazia Chiuri évolue en totale liberté, comme si les miroirs qui emplissent l’atelier de couture pouvaient, à l’instar du miroir d’Alice, permettre d’accéder à une réalité autre, dominée par de constantes mutations de sens. Une réalité qui verrait s’exaucer ce rêve de mode qui, sans jamais renoncer à l’étonnement ni à l’irrévérence, saurait métamorphoser les formes et les émotions. La Directrice Artistique puise notamment son inspiration au sein de la ligne Trapèze conçue pour Dior, en 1958, par le jeune Yves Saint Laurent.

La collection devient alors une suite de rencontres imprévisibles au pays des merveilles, où l’ici et le maintenant jouent continuellement à cache-cache. Comme si un être en constante évolution découvrait dans chaque mouvement – de ce temps de la mode en mutation permanente – des recompositions aussi fugitives que fantastiques. Les jupes-culottes en tulle bordé de dentelle évoquent la mémoire enfouie d’une femme-enfant capable de franchir autant de limites qu’elle le souhaite, pour adapter le monde à sa mesure : immense ou minuscule.

 

 

 

 

Dans ce jeu de contrastes, elle peut être femme-fleur dans une cape de pétales ou dans une robe courte qui exhibe la corolle d’un buste tout en volutes, ou bien femme-oiseau, complice du couvre-chef qui dévoile une crête punk s’élevant vers le ciel.

La crinoline, dans sa version moderne et pratique, se révèle être précisément un vivier extraordinaire de souvenirs, cédant aux fantaisies et aux motifs les plus excessifs. Cage ébranlée dissimulant sa structure, elle dévoile des fils qui s’étirent et ondoient à chaque mouvement, tels des rameaux brodés. Panier n’ayant qu’à voiler sa structure, elle met à l’honneur les chemisiers légers sublimés par des broderies de fleurs. Sans oublier les bustiers apparents ni les jupes drapées. La silhouette Cigale – pensée par Monsieur Dior pour la ligne haute couture automne-hiver 1952-1953 – est ici reproposée dans les tissus moirés originels, adoptant une petite jupe assortie d’une queue-de-pie ajustée, qui magnifie le contraste des proportions. La cape est ornée de plumes délicatement confectionnées en organza.

La couleur noire, sobre et superbe, sublime les manteaux, qui orchestrent et soulignent la chorégraphie des mouvements infimes. La robe longue resplendit suprêmement avec sa broderie tridimensionnelle d’argent bruni, au cœur d’une poétique du non-sens, en suspension dans le temps perpétuel d’une mode dont l’essence est d’exaucer les désirs de tout ordre.