VALENTINO LE MÉTA-THÉÂTRE DES INTIMITÉS

par | 4 Sep 2025 | CAMPAGNES, NEWS

 

 

De nos jours, la mode est de plus en plus l’expression d’un monde hypertrophié et accéléré, poursuivant obstinément la promesse de la nouveauté : nouv`elles formes, nouvelles traces, nouvelles histoires. Dans un tel tourbillon, j’ai choisi de m’attarder sur un geste différent : ne pas courir, mais m’attarder. Ne pas ouvrir un nouveau chapitre, mais plutôt approfondir un thème déjà en cours. J’ai choisi de ne pas consommer la dernière nouveauté. J’ai plutôt décidé de laisser les images et les interrogations se déposer et grandir dans une excavation verticale.

 

 

 

 

D’où la nécessité de convoquer les thèmes du défilé Automne-Hiver 2025-2026, Le Méta Théâtre Des Intimités, pour continuer à interroger la relation étroite entre l’identité et les pratiques vestimentaires. Voici à nouveau les toilettes publiques : un contre-lieu où se mêlent dimension privée et dimension relationnelle, où le visible défie l’invisible, où la décence se heurte au plaisir coupable et où l’exposition flirte avec l’occultation. C’est un espace liminal qui, dans cette campagne, s’enrichit de nouveaux corps, de nouveaux regards et de nouvelles rencontres, devenant une scène infaillible de possibilités.

C’était comme imaginer une vie après le défilé : combien d’autres existences cet espace étrange et choral pouvait-il accueillir ? Combien d’autres désirs inexprimés pouvaient-ils y prendre forme ? Et quelles différentes intimités se refléteraient dans ses couloirs ?

 

 

 

 

Nous le savons, la mode a toujours été un langage de l’apparence, un dispositif qui met en scène les corps et les expose au regard. Même dans notre dimension la plus intime, nous ne pouvons échapper à cette nature exposante. Hannah Arendt l’avait parfaitement compris : être et paraître coïncident, c’est ce qui encadre notre existence même dans le monde. En conséquence, les vêtements certifient leur statut de seconde peau, le moyen par lequel nous décidons de nous montrer sur la scène de la vie.

C’est peut-être là l’héritage le plus précieux de la mode : la profondeur se manifestant comme un entrelacement de surfaces et l’intimité révélant sa force politique et poétique.
Pas une essence immobile, mais un mouvement sans fin. Pas un refuge privé, mais une scène partagée.

Alessandro