Défilé Alaïa Printemps-Été 2026

par | 4 Oct 2025 | DEFILES, NEWS

 

 

 

 

 

Alaïa est une maison de simplicité et de pureté, d’intimité et d’une beauté radicale.

Aujourd’hui, le continuum est radical : cette collection est une évolution de la saison dernière, qui s’appuie à son tour sur la précédente. Faisant écho à la méthodologie d’Azzedine Alaïa, à l’intemporel, chaque collection enrichit un corpus d’œuvres, notre idéologie Alaïa.

Cette collection est réduite, sculpturale. Précise. Pourtant, elle possède aussi une extrémité, des couleurs intenses et des formes audacieuses. Sans compromis.

Tout est coton, python, cuir, soie. Des extrêmes de luxe et de simplicité, sans aucun intermédiaire.

On y retrouve une impression d’uniforme – inspiré de l’uniforme d’Azzedine lui-même, de sa fonction et de son pragmatisme. Des vêtements comme machines à vivre, des vêtements de travail revisités.

Il y a une invention par l’artisanat. Peut-on tricoter des perles ? Plumes et perles imaginaires, réalisées en macramé, se meuvent et s’enroulent autour de la forme.

Je suis fascinée par l’idée de tension, qui me semble d’actualité. Une tension entre les genres, entre l’excès et la retenue, entre le voile et le dévoilement, entre notre histoire et notre avenir, entre les forces culturelles. Il y a une tension dans la performance du défilé, la silhouette de chaque mannequin étant prise entre une image filmée et une image miroir d’elle-même.

Et il y a une tension littérale, une torsion, dans les vêtements. Ils sont dessinés autour du corps, suspendus à des points inattendus pour redéfinir une silhouette épurée et ergonomique. La sculpture est tirée contre la peau – on sent toujours le corps de la femme à l’intérieur, en mouvement, vivant.

Puis, d’autres pièces sont ouvertes, libres, découpées pour révéler le corps, ou des fragments de robes posés contre la peau. Le mouvement semble fracturer les morceaux – des chorégraphies de franges créent des silhouettes qui se brisent et se reforment.

Des vêtements qui pleurent

Beaucoup d’amour,

Pieter Mulier