Oser intégrer la maison Dior exige une empathie pour son histoire, la volonté de décrypter son langage inscrit dans l’imaginaire collectif et la détermination de tout mettre dans une boîte. Non pas pour l’effacer, mais pour conserver cet héritage, en regardant vers l’avenir, en revenant de temps en temps sur des fragments, des traces, parfois des silhouettes entières, comme pour revisiter des souvenirs. Il s’agit d’un sentiment et d’un travail en perpétuelle évolution, à la fois complexe et instinctif.
Depuis toujours, une étreinte de la beauté a pris forme durablement dans la Maison, quel que soit le moment. Le langage Dior est à la fois familier et surprenant. C’est une invitation à rêver en grand – à accepter le théâtre de la vie, à savourer le pouvoir de la mode de transformer le quotidien en un paysage fantastique –, un rêve qui ne demande aucune description. Un langage qui éveille des émotions capables de se décliner en autant de mots qu’il existe de regards pour le percevoir.
Le sentiment qui se dégage de la vision déployée aujourd’hui est celui d’une harmonie et d’une tension. Des signes puisés dans la longue histoire de la Maison se fondent dans un dessin qui permet à la silhouette de transmettre le message d’un trait. Une idée du passé dialogue avec le présent, l’audace avec le calme, le grandiose avec l’ordinaire. Tout s’exprime à travers le filtre Dior, qui est une sensibilité chromatique – douce, picturale, réfléchie, ponctuée de ruptures soudaines – couplée à une manière exquise de créer quelque chose de virtuose dans une apparente simplicité.
Enfermer l’histoire dans une boîte provoque une implosion – les chapeaux implosent eux-mêmes également. L’ordre des choses est réorganisé ; la fragmentation offre à la femme Dior l’espace de s’immerger dans la grandeur, l’agilité, la tension du quotidien ou dans une ivresse sucrée, dans un flow vertical ou une extension sculpturale.
Se vêtir comme on devient un personnage sur la scène qu’est la vie, permettre au vêtement de redessiner à la fois l’équilibre et l’apparence, mettre l’histoire dans une boîte et l’en sortir pour répondre avec empathie à la surcharge et à la stimulation émotionnelle du présent.
Le changement est inévitable.

