DIOR CROISIÈRE 2024

par | Mai 23, 2023 | DEFILES, NEWS

Une constellation de lieux qui engendrent des émotions. Tel est le Mexique selon Maria Grazia Chiuri, un « lieu de l’âme », comme il l’a été pour les artistes surréalistes, de Leonora Carrington à Remedios Varo, ou pour Tina Modotti qui, à travers ses photographies, a capturé les paysages et les habitants du Mexique.

 

 

 

La figure emblématique de Frida Kahlo demeure un lien puissant avec cette culture, célébrée au cœur de cette collection Dior croisière 2024. L’artiste mexicaine transcende son corps par ses vêtements qui deviennent incarnation, protestation, affirmation. Un écrin pour un corps brisé. Un écrin cocon cachant un papillon qui se métamorphose en un motif décliné dans des teintes et des formes multiples, au gré d’une série d’imprimés.

Des papillons nocturnes prennent vie sur les silhouettes, d’après une esquisse d’Andrée Brossin de Méré, issue des archives Dior. Maria Grazia Chiuri a souhaité s’inspirer des photographies de Frida Kahlo déjouant les frontières des genres masculin-féminin. Dès ses 19 ans, Frida porte un costume trois-pièces, transgressant sa féminité pour revendiquer une indépendance avant tout intellectuelle. Des complets rendent ainsi hommage à son style.

 

En contrepoint, écho à la tenue tehuana, les jupes amples se portent avec une tunique traditionnelle : le huipil. Pour cette nouvelle ligne, dévoilée à Mexico, Maria Grazia Chiuri noue plus que jamais des liens avec les savoir-faire locaux, et les artisans excellent une fois de plus : des broderies originales, cocréations réalisées avec leurs ateliers, ornent notamment les robes et les chemises.

On retrouve une robe rose, à l’instar de celle qui était chère à Frida Kahlo, apparaissant sur l’un de ses autoportraits. Cette fragilité, empreinte de beauté, est exaltée plus encore par la variété des dentelles de coton, de chanvre et de soie, par les dessins minutieux des cols sublimant le jersey et le velours noir, par les jacquards figurant des papillons. Le velours est revisité dans une envoûtante palette de couleurs habillant des jupes qui, grâce à leurs plis, soulignent les hanches, puis s’ouvrent en corolle. Les papillons peuplent également la toile de Jouy illustrant la flore et la faune mexicaines aux côtés des perroquets, des singes et des strelitzias qui illuminent aussi les tableaux de Frida Kahlo.

La dimension intime qui a guidé Maria Grazia Chiuri se reflète dans le lieu choisi pour le défilé : l’Antiguo Colegio de San Ildefonso, où étudia l’iconique peintre mexicaine.
Un endroit symbolique où elle rencontra Diego Rivera, le maître, l’amour de toute une vie. Dans cet espace privilégié se tiendra une performance de l’artiste mexicaine féministe Elina Chauvet. Le Mexique devient un pays de cœur, qui raconte – au fil des modulations émotionnelles et de la vivacité chromatique, textile, de cette ligne croisière – une féminité se construisant par sa relation avec l’environnement naturel, entre engagement et légèreté.