Après le succès de Christian Dior, couturier visionnaire, le musée Christian Dior de Granville inaugure une nouvelle exposition célébrant l’amour inconditionnel pour la nature cultivé par Monsieur Dior. Une odyssée solaire, intitulée Dior, jardins enchanteurs, mettant en lumière cette fascination qui s’inscrit plus que jamais au coeur de l’histoire et de l’identité de la Maison.
Sa genèse débute ici, à Granville, dans le parc qui entoure la villa Les Rhumbs, devenue depuis le musée emblématique accueillant cette rétrospective. Au milieu des pins qui surplombent la mer, Christian Dior développe son goût pour les splendeurs du monde végétal. « Ayant hérité de ma mère la passion des fleurs, je me plaisais surtout dans la compagnie des plantes et des jardiniers », écrira-t-il plus tard, se remémorant ce lieu initiatique où germait déjà l’âme d’un jardinier, avant celle du couturier-parfumeur.
Dès 1947, pour son premier défilé, l’iconique New Look, il imagine ainsi la ligne Corolle, dont la coupe des robes suggère une fleur renversée en un déploiement de pétales. Un fil d’Ariane qui s’épanouit d’un modèle à un autre, donnant vie à de merveilleuses « femmes-fleurs ». La même année, Christian Dior esquisse – avec l’aide de son ami Paul Vacher – le portrait olfactif d’un jardin rêvé à travers le bouquet envoûtant de Miss Dior, un chypre floral sensuel, symbole d’une féminité moderne.
En 1948, Christian Dior fait l’acquisition d’un ancien moulin à Milly-la-Forêt, à quelques dizaines de kilomètres de Paris. Si cet écrin luxuriant est « l’ermitage nécessaire à son repos », c’est à Montauroux qu’il trouvera un peu plus tard le refuge au sein duquel se retirer. Dressé sous le soleil de l’arrière-pays varois, le château de la Colle Noire devient le cadre propice à la pratique de l’art de la botanique. Sur les cinquante hectares qui entourent la majestueuse demeure provençale, il fait planter des champs de jasmin, de roses de mai et de lavandin.
Au gré des saisons, le couturier n’aura de cesse de cueillir ses inspirations dans la nature foisonnante et fertile de ses différents édens. Au cours de la visite, se dévoilent alors de précieux documents d’archives, dialoguant avec des silhouettes haute couture aux côtés des sillages incontournables de la Maison. Ainsi, le bouquet élégant et empreint de délicatesse de Diorama, alliant les fleurs fraîches à l’ylang-ylang, l’intensité fugace et douce du muguet qui fait la singularité de Diorissimo, ou encore l’esprit balnéaire d’Eau de Cologne Fraîche, le parfum personnel du couturier, expriment tour à tour cette passion fondatrice.
Parallèlement, le parcours retrace la façon dont les successeurs de Christian Dior s’en sont emparés. Maria Grazia Chiuri, la Directrice Artistique des lignes féminines ; Francis Kurkdjian, le Directeur de la Création Parfum, mais aussi Stephen Jones, le chapelier de Dior ; Victoire de Castellane, la Directrice Artistique de Dior Joaillerie ; Cordelia de Castellane, la Directrice Artistique de Baby Dior et de Dior Maison, ou encore Peter Philips, le Directeur de la Création et de l’Image du maquillage, tous réinterprètent et subliment la beauté poétique des jardins de coeur de Christian Dior, faisant rayonner cette nature couture qui infuse l’audace créative de la Maison.
Publié à l’occasion de cette exposition-hommage, présentée du 12 avril au 2 novembre 2025 au musée Christian Dior de Granville, l’ouvrage Dior. Jardins enchanteurs1 (éditions Rizzoli) permet d’explorer plus encore cette captivante et inépuisable thématique.