Jil Sander collection Homme et Femme Printemps-Été 2026

par | 25 Sep 2025 | DEFILES, NEWS

 

 

 

Tout commence ici, par un acte d’apprentissage et de découverte, au siège social qui incarne l’éthique et l’esprit de Jil Sander : un lieu qui, par sa simplicité vibrante – autrefois un cinéma, aujourd’hui un immeuble de trois étages donnant sur l’un des monuments historiques de la ville – relie Milan et Hambourg, Castello et la modernité, l’histoire et le présent. Le retour aux sources – le dernier défilé remontait à 2017 – marque un nouveau départ. L’ambiance, baignée de blanc, ne porte que la ligne noire de l’arche du podium, tandis que l’ambiance sonore est portée par les bips électroniques en constante évolution du Bochum Welt.

Apprendre et découvrir exigent rigueur et ouverture d’esprit, l’envie de poser des questions et la détermination de chercher des réponses, conscientes qu’elles ne sont peut-être pas définitives. C’est comme feuilleter les pages d’un livre, qui est d’ailleurs l’image du carton d’invitation.

L’envie d’apprendre est le moteur émotionnel de cet acte fondateur, qui explore une esthétique associée, dans l’imaginaire collectif, à la pureté épurée. Est-il possible d’enlever tout en y ajoutant une signature personnelle ? Le manque permet-il d’enrichir ? Vaut-il mieux opter pour la franchise ou l’élaboration, superposer ou éplucher, peaufiner à la perfection ou laisser inachevé ?

 

 

 

 

Simone Bellotti s’est posé ces questions dès le premier jour. En observant Castello depuis la fenêtre de son atelier, au coin de cette ambiance austère, une connexion lumineuse est apparue dans le dialogue des contraires : rigueur et légèreté, grâce et sévérité, maîtrise et liberté.

Cette collection se veut avant-gardiste, explorant la pureté comme une mode, et non comme une limite : une expression rigoureusement travaillée des contrastes. Tension et calme, lignes droites et torsions se déclinent en un contrepoint de tons neutres sombres, de pastels poudrés et de teintes vibrantes, et de textures qui ajoutent une touche tactile au discours. L’écho des vêtements femme et homme est constant, mis en valeur par un travail manuel méticuleux et une attention obsessionnelle portée aux détails et à la qualité.

La silhouette est d’une verticalité concise. La coupe rationnelle, avec son boutonnage haut, est interrompue par des plis occasionnels et par quelques ourlets bruts. Des bandes de georgette s’amassent telles des pages découpées sur les robes et les jupes. Cuirs double face et laine créent des pièces architecturales légères. Une sensation de disponibilité et de tension : mailles zippées, pulls, chemises. La frivolité des petites fleurs et l’éclat brillant des tissus techniques. Du Castello au monde moderne, les armures évoquent des notions de protection et d’exposition : cuir miroir, paillettes métalliques et soies précieuses pliées comme pour protéger la poitrine et les hanches. Des contrastes qui transcendent le temps. L’énergie du corps est palpable partout, pleinement dévoilée par les transparences, offerte en éclair par les fentes et les découpes. Le dialogue est ponctué d’une attention particulière portée aux accessoires : chaussures à lacets à bout carré, ballerines ajourées, richelieus à petits talons, sandales, sacs à main polyvalents aux formes et tailles variées, dont le nouveau Pivot, alliant fluidité et élégance à une multitude d’attitudes.

On y retrouve à la fois sérieux et espièglerie, tandis que de nouvelles questions surgissent et que les réponses se succèdent.