« PRIX DIOR DE LA COLLE NOIRE » INSTALLATION DE L’ŒUVRE DU LAURÉAT ALESSANDRO DI LORENZO

par | Mai 28, 2024 | ART & CULTURE, NEWS

Alessandro Di Lorenzo, lauréat du troisième « Prix Dior de La Colle Noire », vient d’installer son œuvre Templum au sein des jardins du Château de La Colle Noire, havre de paix de Christian Dior en pays grassois.

Fruit de la collaboration de la Maison Dior avec l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris depuis octobre 2020 et de la création d’une chaire intitulée « Habiter le paysage – l’art à la rencontre du vivant », le troisième « Prix Dior de La Colle Noire » a distingué le travail de parmi 8 propositions d’étudiants artistes. Chacune d’elle a été exposée au sein de la Chapelle des Beaux-Arts de Paris en juin 2023 et a pu être évaluée par un Jury présidé par Bas Smets (architecte paysagiste) et composé d’Alexia Fabre, (Directrice des Beaux-Arts de Paris), de Chiara Parisi (Directrice du Centre Pompidou-Metz), de Gloria Friedmann (artiste pluridisciplinaire), d’Estelle Zhong Mengual (coordinatrice la Chaire « Habiter le paysage – l’art à la rencontre du vivant ») et d’Alexis Barichella (Directeur de la Communication Internationale de Christian Dior Parfums).

Alessandro Di Lorenzo succède à Caroline Ailleret, seconde récipiendaire du « Prix Dior de La Colle Noire ». Il peut aujourd’hui installer son œuvre en plein cœur des jardins de La Colle Noire : un arbre-sculpture éphémère, dont le revêtement de cuivre est destiné à disparaître peu à peu, afin d’être pulvérisé sur les vignes du domaine.

 

 

ALESSANDRO DI LORENZO

Templum

« Le projet Templum évoque les savoirs agricoles anciens et contemporains, revisités sous un prisme mythologique qui relie le monde terrestre et le monde céleste. Il s’agira ici de récupérer dans la région des Pouilles, où j’ai grandi, un des oliviers détruits par la bactérie Xylella Fastidiosa et de le transformer en olivier en cuivre qui sera ensuite placé au centre de la bande enherbée du jardin de La Colle Noire. La sculpture, loin de disparaître, se transformera. Sa forme initiale va muter afin de mettre en relation les oliviers avec la vigne environnante pour la soigner, la protéger des bactéries et des champignons. C’est une sculpture en mesure de mettre en valeur les liens existants entre les êtres vivants qui peuplent le jardin de Christian Dior. »

Le projet Templum, du grec Temno qui désigne tout à la fois un lieu terrestre et un espace découpé dans le ciel, trouve sa genèse au cœur de « L’origine de la Voie Lactée », célèbre tableau du Tintoret (1575-1580), dont la partie inférieure est manquante. Jupiter y est représenté mettant au sein de Junon, surprise, son fils Hercule né de ses amours avec une mortelle. Une scène mythologique célèbre qui associe la création de la Voie Lactée aux gouttes de lait de la déesse giclant vers le ciel alors que celles tombées à terre y font pousser des iris blancs, telle que la part manquante redécouverte les a révélés. Inspiré par cette « disparition » d’une partie de l’œuvre, Alessandro Di Lorenzo a imaginé planter des iris blancs tout autour d’un arbre de cuivre. Réalisé grâce au procédé de reproduction de galvanotypie, cet arbre assemblé sur le site est destiné, lui aussi, à disparaître peu à peu durant cinq années en s’unissant au jardin environnant. En effet, chaque printemps et alors que fleuriront les iris, une partie de la sculpture sera soustraite en partant du point le plus haut de l’arbre puis en descendant. Chaque partie de l’arbre ôtée sera fondue pour redevenir du sulfate de cuivre destiné à être pulvérisé sur les vignes qui l’entourent afin de les protéger contre les nombreuses maladies fongiques et bactériennes qui les menacent. Une symbiose idéale entre son œuvre et le jardin de La Colle Noire qu’Alessandro Di Lorenzo inscrit dans un cercle vertueux. Un projet qu’il relie à la vie de Christian Dior qui fut lui aussi guidé par sa « bonne étoile », littéralement trouvée un jour sur un trottoir parisien. Une petite étoile rouillée qui allait décider de sa destinée de couturier-parfumeur et le mener, bien plus tard, à chérir son jardin de La Colle Noire.

Originaire de la région italienne des Pouilles, Alessandro Di Lorenzo est né en 1997 à Bari. Aux Beaux-Arts de Paris, son travail mêle installations sculpturales, dessin et vidéo. Sa démarche est liée à un art de la métamorphose, évoquant constamment une rencontre avec un milieu sensible qui génère de nouvelles possibilités de co-dépendance. La question de la ruralité et de ses réalités marginales a toujours été au centre de ses recherches, en explorant ses dynamiques afin de révéler le rôle que les petites mythologies et rituels quotidiens jouent dans notre société. Il a déjà participé à de nombreuses expositions collectives dont, parmi les plus récentes, « Nest melodies » (Amsterdam, 2022), « Planta Guilde » (Pantin, 2022), « CRUSH » (Beaux-Arts de Paris, 2022).

Les Beaux-Arts de Paris sont à la fois un lieu de formation et d’expérimentations artistiques, d’expositions et de conservation de collections historiques et contemporaines et une maison d’édition. Placée sous la tutelle du ministère de la Culture, l’École forme des artistes de haut niveau et occupe une place essentielle sur la scène artistique contemporaine. La formation y est dispensée en ateliers sous la conduite d’artistes de renom, complétée par des enseignements théoriques et techniques.

La Chaire « Habiter le paysage. L’art à la rencontre du vivant », coordonnée par Estelle Zhong Mengual, propose d’explorer comment l’art peut se tisser de manière étroite à un territoire vivant préexistant. Elle est structurée autour d’invitations dans le cadre de la programmation culturelle, de workshops et d’un séminaire de diplôme en 5e année accessible à tous les élèves.