Pour la collection Nina Ricci Automne/Hiver 2024 — sa troisième saison pour la Maison parisienne — le directeur créatif Harris Reed cristallise sa vision d’un dressing pour la cliente contemporaine de Nina Ricci.
Affinant le vocabulaire établi de la Maison – coupes soignées et silhouettes architecturales soulignées par un frisson de flamboyance – la collection de cette saison est coupée près du corps et moulée dans des fabrications contrastées qui révèlent ou dissimulent. Il y a une tension là-dedans ; une confiance qui évoque une attitude à la fois décontractée et distante – et c’est là que réside son magnétisme.
« J’ai été très inspiré par une image d’archive de Richard Avedon de l’actrice Suzy Parker portant Nina Ricci sur l’avenue Montaigne en 1962. Elle est vêtue d’une robe classique en tweed avec une capuche doublée de fourrure, et elle porte des gants mais ses bras sont nu. Elle a l’air si sûre d’elle et emblématique sur cette image », déclare Harris Reed.
« Je voulais explorer ce glamour sans effort, ce que j’aimerais voir les femmes porter dans les rues de Paris, aujourd’hui. »
Dans les formes vestimentaires, les codes de la mode masculine sont retravaillés dans des vestes de smoking glamour avec des épaules puissantes et de larges revers, associées à un pantalon cigarette. Il y a des échos des années 1960 – une période emblématique pour Nina Ricci avec son très populaire costume crocus – dans les costumes en tricot twin-set, les vestes courtes à encolure carrée et les manteaux évasés courts et sculpturaux. Les vestes à basque et les robes de soirée longues et fluides rehaussent une silhouette courbée, tandis que les jupes asymétriques à volants ont la même allure près des hanches. Pour tempérer la coupe, les robes drapées en soie animées d’imprimés graphiques et les ensembles en soie transparente avec des foulards traînants sont sensuels et fluides. Des capuches en fausse peau de mouton et des chapeaux de casemate soignés rehaussent le charisme et le caractère général.
Une danse de contrastes attire l’attention sur une suggestion de peau. Les bodys en dentelle se portent sous des manteaux longs en fausse fourrure, tandis que les vestes de costume à un bouton en V profond, les chemisiers à col montant avec manches longues et décolletés plongeants, et les robes de soirée ou jupes ras du sol avec les épaules et le décolleté laissés nus. L’utilisation réfléchie des tissus voit le crêpe de laine, le velours et la soie somptueuse se mêler au cuir imitation croco brillant et aux touches durables de la Maison de pied-de-poule et de tweed. Une palette de couleurs sophistiquées est instinctivement parisienne, du noir et blanc intemporel, du rouge sang de bœuf et du violet, animés par des touches de bleu électrique.
Cette saison, le motif familier du nœud couture est utilisé dans le cadre de l’architecture de la silhouette, d’un drapé sculptural ou d’une finesse dramatique, plutôt que d’un embellissement. Accessoiriser des bijoux fantaisie audacieusement graphiques sous forme de nœuds et de pommes, est le fruit d’une collaboration avec le joaillier parisien Hugo Kreit.